Après les brasseurs la semaine dernière, c’est au tour de la filière des spiritueux de tirer la sonnette d’alarme dans un contexte des plus tendus. « Nos coûts de production ont progressé de façon soudaine et spectaculaire, déclare Thomas Gauthier, le directeur général de la Fédération Française des Spiritueux (FFS), c’est pourquoi ils n’ont pas pu être intégrés lors des négociations commerciales de début d’année avec nos partenaires de la distribution. Ces hausses doivent être prises en compte dans les discussions à venir pour préserver l’équilibre d’un secteur composé de 90 % de TPE et PME. »
Emballages, logistique, énergie ou matières premières agricoles, tous les secteurs sont désorganisés et tous les coûts progressent (voir tableau ci-dessous). Cela affecte notamment les bouteilles en verre, qui deviennent « difficiles à trouver », selon les adhérents à la FFS. Ils ajoutent que la situation « pourrait se dégrader à l’horizon 6 mois avec le retour des basses températures, dans la mesure où l’industrie du verre est fortement dépendante du gaz naturel. » L’énergie est une question cruciale pour la filière. « La hausse, qu’il s’agisse du gaz ou de l’électricité, a aussi perturbé la production française de sucre et d’alcool », indique encore le communiqué publié par la Fédération Française des Spiritueux.
Hausse des coûts de production des fabricants de spiritueux depuis février 2022 :
Matière | Hausse moyenne constatée |
Verre | Entre + 13 % et + 60 % |
Bois | Environ + 10 % |
Carton | Environ + 20 % |
Blé | Environ + 50 % |
Sucre | Entre + 12 % et + 40 % |
Alcool | Entre + 20 % et + 60 % |
Gaz | Environ + 50 % |
Électricité | Environ + 5 % |
Transport | Environ + 5 % |
Sources : FFS, transport-info.fr, spiritselection.com, gaz-tarif-reglementé.fr, AGRITEL, INSEE