Anses
Les conclusions de l’étude sur les risques liés à la consommation d'energy-drinks
A l’étude depuis juillet 2012, le rapport d’évaluation des risques liés à la consommation de boissons dites énergisantes a été rendu hier par l’Anses. Plus que le produit en lui-même, ce sont les modes de consommation et les sensibilités de certains publics à la caféine qui nécessitent une vigilance particulière.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu hier son évaluation des risques liés à la consommation de boissons dites énergisantes. En juin 2012, l’organisme avait effectivement appelé les professionnels de santé à lui remonter les effets indésirables des boissons énergisantes qui seraient portés à leur connaissance.
- 257 signalements
Depuis, 257 cas ont fait l’objet d’un signalement, dont 12 % ont été jugés imputables à une consommation de boissons énergisantes. Le plus souvent, il s’agit de troubles cardiovasculaires (tachycardie, hypertension, etc.), psycho-comportementaux et neurologiques. Huit cas d’arrêts cardiaques ont été rapportés. Cinq d’entre eux ont été jugés irrecevables faute d’établir un lien avec la consommation de boissons de ce type. Pour deux décès, un rapport est possible. L’imputabilité a finalement été estimée très vraisemblable pour un seul cas, celui d’une jeune fille de 16 ans décédée en discothèque après avoir absorbé des boissons énergisantes. L’autopsie avait alors révélé une dysfonction du rythme cardiaque liée à une prédisposition génétique non diagnostiquée.
- Caféine
De l’étude des autres effets indésirables, l’Anses tire la conclusion qu’ils sont surtout liés aux fortes quantités de caféine ingurgitées. Une canette de 250 ml apportant autant de caféine que deux expressos ou plus de deux canettes de 330 ml de cola, le dépassement des seuils toxiques survient plus rapidement. En outre, plusieurs contextes de consommation favorisent la survenue de troubles. L’association avec de l’alcool, au cours d’une activité physique, a fortiori dans un cadre festif, en font partie.
- Association avec l'alcool
L’Anses recommande donc aux consommateurs d’éviter la consommation de boissons énergisantes en association avec de l’alcool ou lors d’un exercice physique. Par ailleurs, elle incite à la vigilance vis-à-vis des apports en caféine pour certains publics à risque comme les femmes enceintes et allaitantes, les enfants, les adolescents et toutes les personnes sensibles aux effets de cette substance. Les victimes de troubles cardo-vasculaires, psychiatriques, neurologiques, d’insuffisance rénale et de maladies hépatiques sévères sont particulièrement concernées.
- L'encadrement de la promotion des energy-drins
Sur un plan plus général, l’Anses préconise à l’ensemble des consommateurs de modérer la consommation de boissons caféinées. Tout en appelant à la mise en œuvre de mesures visant à garantir l’information des publics sensibles et à encadrer la promotion des boissons énergisantes envers ces derniers et dans des contextes de consommation à risques (sports, etc.). S’il s’agit pour le moment de confirmer des précautions que Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la santé avait déjà évoquées en 2012, cette étude apporte incontestablement du grain à moudre à ceux qui voudraient encadrer davantage la promotion des energy-drinks.