Stéphane Friez, Adhérent Intermarché à Castres (81) et responsable de la filière vins de l’enseigne
Passionné par les chiffres et attaché aux hommes, l’adhérent castrais s’éclate autant en magasin qu’en centrale ou en vignoble. Retour sur le parcours et les convictions de celui qui pilote depuis fin 2020 la file vins d’Intermarché.
Il est aussi à l’aise en rayon que devant son ordinateur à commenter l’évolution des parts de marché de son enseigne ou qu’autour d’une table pour s’enthousiasmer de sa rencontre avec des producteurs de clairette-du-languedoc. « C’est un cépage ancestral mais méconnu qui donne un vin sucré, sur un profil proche d’un Uby n° 4, parfaitement adapté à la consommation d’aujourd’hui », détaille Stéphane Friez, qui compte bien le pousser au national chez Intermarché. Passionné par les chiffres, le commerce et les produits, le patron des vins du groupement est aussi éclectique que l’est sa carrière de distributeur « débutée un peu par hasard après un échec au bac ».
Entré comme ELS au Leclerc de L’Isle-Adam (95) pendant qu’il se préparait à repasser l’épreuve en candidat libre, celui qui s’imaginait en informaticien y restera finalement 17 ans. Une histoire de rencontres et de transmission. Avec le chef de rayon liquides, « un ancien d’Auchan » qui lui « a mis le pied à l’étrier » et lui « a communiqué l’amour du vin ». Avec le directeur adjoint qui a parfait sa formation et, enfin, avec l’adhérent qui lui a fait confiance en le nommant directeur et en l’encourageant à rejoindre la centrale régionale pour « apprendre à négocier les vins et les alcools » en parallèle de ses fonctions. C’est un autre homme qui le fera descendre en 2008 en Occitanie et basculer chez les Mousquetaires : son oncle, alors engagé dans la création d’un 3 000 m² à Revel (31). Là, dans son « bassin familial bis » et en compagnie de son épouse, le Francilien se rode à une nouvelle enseigne et y peaufine son expérience avant de reprendre son propre Intermarché en 2015.
Un double challenge
Stéphane Friez en aura bien besoin puisqu’il s’agit d’un 2 000 m² « au pied d’une cité, avec beaucoup de travaux et dans une ville de Castres qui présente l’une des plus fortes densités commerciales du Sud-Ouest », explique l’adhérent. Un sacré défi en passe d’être relevé « car le magasin est sur un gros flux de passage ». « Auparavant, il réalisait un chiffre d’affaires de 9 M€, il monte maintenant à 11,2 M€ et pourra à terme atteindre 13 M€ voire plus », estime-t-il. Côté vins, « le prix moyen a bondi de 3 € à 4,50 € et nous visons 6 € cette année ». Des chiffres, toujours des chiffres, parce que celui qui se voit en chef d’orchestre du point de vente ne jure que par eux. Mais sans négliger l’aspect humain, ni ses engagements collectifs auxquels il s’est longtemps frotté chez Leclerc.
Adepte du tiers-temps avec lequel il a renoué six mois seulement après son installation (cf. Parcours ci-contre), cet « électron libre » à l’esprit d’équipe s’est donc retrouvé propulsé à la tête des vins de l’enseigne fin 2020 en remplacement de l’adhérent de Cognac (16), Daniel Travini. Depuis, le tout jeune quinqua s’est avant tout attaqué à l’organisation de la file qu’il a restructurée et étoffée « afin de bien répartir le travail des adhérents mais surtout de manière à ce que l’on soit présent sur le terrain, dans les vignobles ». Fort de ce nouvel organigramme (cf. Carnet des Décideurs avec ce n°) etde beaux résultats lors des dernières foires aux vins (cf. n° de décembre 2021 p. 20), Stéphane Friez peut désormais se pencher sur d’autres dossiers, à commencer par tout ce qui touche à l’offre, en termes de taille mais aussi d’adéquation avec les attentes des consommateurs. « Il reste encore beaucoup à faire sur ce sujet », affirme ce fan des chiffres et des êtres qui entend bien rester aux manettes jusqu’à ce que le compte soit bon.