« Ma grande fierté, c’est que plus de 6.000 personnes ont participé à ce plan, les patrons de magasins, nos cadres, nos partenaires , a lancé Michel-Édouard Leclerc, président du Comité stratégique du distributeur. Nous voulons être sur le podium des mieux-disants sur la décarbonation en 2035. On le communique aujourd’hui pour nous mettre nous-mêmes la pression. » Le distributeur a toutefois reconnu que les premiers effets de ce plan ne seront vraiment mesurables que d’ici deux à trois ans.
" On joue un rôle dans la société depuis que mes parents ont créé les centres Leclerc (en 1949), a rappelé Michel-Édouard Leclerc. Nous avons toujours accolé un rôle social à notre réussite. L’enjeu aujourd’hui, c’est la RSE et l’écologie. Notre leadership nous donne une responsabilité. Tout ce que nous ferons sera accessible au plus grand nombre, à prix Leclerc. Nous aurons des initiatives spectaculaires qu’on sera les seuls à prendre. Je mets au défi nos concurrents d’atteindre les mêmes objectifs de façon aussi homogène. »
Le Carbon’Info sur les sites pour l’instant
Pour l’heure, pour les consommateurs, cette ambition sera surtout perceptible via le lancement par Leclerc d’un nouvel indicateur sur les packagings de 6.000 références alimentaires MDD, y compris Eco+ : le Carbon’info. Dans un premier temps, il ne sera visible que sur le site de Leclerc et celui des drives de l’enseigne. « L’impact carbone en kg CO2 sera indiqué pour chaque produit MDD, les consommateurs pourront par exemple comparer deux boîtes de raviolis sur ce critère pour faire leur choix », illustre Fabrice Hersent, adhérent à Saint-Julien près de Limoges et président de la Scamark (achats MDD alimentaires et DPH).
En magasins, les clients pourront scanner les produits via l’appli Leclerc pour connaître le bilan Carbon’Info d’un article. « On n’attend pas le go du Parlement, d’un ministre ou d’un lobby d’industriels ou de distributeurs, on y va », appuie Michel-Édouard Leclerc.
73,6 millions de tonnes de CO2 en 2023
Au-delà de l’effet d’annonce du Carbon’info, Leclerc entend démontrer que son plan de décarbonation est une véritable démarche de fonds, inscrite dans le temps long et ventilée à tous les niveaux au sein de l’enseigne.
Mais d’où part Leclerc sur la décarbonation ? « 98% de notre empreinte carbone est liée à la mise à disposition des produits que nous vendons , explique Pascal Ricordeau, adhérent Leclerc à Montluçon (Allier), président de la Scacentre et de la commission qualité et développement durable de Leclerc. En 2023, notre impact carbone était de 73,6 millions de tonnes équivalent CO2 : pour 51 % liée à l’utilisation des carburants, à 34 % pour les produits alimentaires, 13 % le non-al et 2 % seulement pour l’ensemble de nos sites (magasins, entrepôts, sièges). »
Voici les principales annonces du plan :
1 – Plus de carburants verts et nouvelle offre Charge E-Lec :
« Nous avons l’ambition d’accompagner tous les automobilistes dans la transition énergétique », a lancé Philippe Almann, adhérent à Erstein en Alsace et président de Siplec, filiale énergie et achats non-al importé. « Nous allons accélérer la distribution des biocarburants bas carbone : super-éthanol E85 et HVO 100 qui se substitue au gasoil (- 90 % d’émissions de gaz à effet de serre). »
2 – Des MDD plus vertueuses :
Leclerc a lié à son plan décarbonation les 800 fabricants de ses produits alimentaires MDD. Trois leviers principaux seront actionnés : l’amélioration des pratiques agricoles, la modification des recettes des produits Marque Repère, Nos régions ont du talent ou Eco+, et l’élargissement de l’offre durable.
Pour illustrer sa démarche, Leclerc cite en exemple sa nouvelle farine de blé MDD Récoltons l’avenir, promettant 20% de réduction de CO2. « Demain, l’ensemble de nos farines MDD seront bas carbone et nous allons étendre cette approche à d’autres produits et familles de produits », ajoute Fabrice Hersent. S’agissant de l’élargissement de l’offre durable, le patron de la Scamark pointe la nouvelle MDD Végé Marque Repère lancée en mars au rayon traiteur : 45 références sans viande dont 14 innovations.
La décarbonation est aussi engagée sur le non-al (35 % des ventes de Leclerc). « On a commencé par le textile et on va déployer la démarche progressivement à tous les rayons non-al, avec des critères de durabilité renforcés dans les appels d’offre, de l’éco-conception, etc. Nous lancerons dès 2026 notre propre affichage environnemental sur notre marque textile Tissaia », a dévoilé Philippe Almann pour la Siplec.
3 – Les marques des fournisseurs « embarquées » :