C’est officiel. Les champagnes Henriot, rachetés à Artémis Domaines détenu par François Pinault, ont intégré le groupe Terroirs et Vignerons de Champagne (TEVC) le 29 septembre dernier. Il s’agit de la troisième opération de croissance externe depuis 2019 pour l’ancien Centre Vinicole-Nicolas Feuillatte. En 2023, TEVC constitue une structure atypique à la tête d’un portefeuille de marques de champagne très diversifié comprenant Nicolas Feuillatte, Castelnau, Abelé et désormais Henriot.
Fier du chemin parcouru par la coopérative de Chouilly (51), TEVC a souhaité marquer le coup avec une conférence de presse à l’hôtel de Crillon à Paris afin de dévoiler sa nouvelle organisation. Si le prix de l’acquisition est resté secret, Christophe Juarez, directeur général de TEVC, a, à cette occasion, expliqué la stratégie entourant cette opération ainsi que les ambitions qui lui sont assorties. Ainsi, la maison Henriot devient une filiale distincte dirigée par Christophe Juarez. Sont nommés à ses côtés, Alice Tétienne, l’actuelle cheffe de cave et directrice technique du vignoble, en qualité de directrice générale adjointe et Ludovic Machet, l’actuel directeur administratif et financier, en qualité de secrétaire général.
Avec cette acquisition, le groupe entend poursuivre sa montée en gamme ainsi que son internationalisation pour atteindre l’objectif à court terme d’équilibrer la part export avec la part France et de peser 5 % de part de marché sur le global champagne en valeur. « Aujourd’hui, un groupe champenois se doit d’être présent dans le plus de pays possible », déclare Christophe Juarez.
Le groupe met également la main, pour la première fois, sur des vignes avec 38 hectares d’exploitation dont 3 hectares en propre et sur un potentiel de vente de près d’un million de cols supplémentaires. Mais sa stratégie n’est plus à la vente de volumes mais dorénavant à celle de valeur. Grâce à la valorisation des champagnes Henriot, TEVC, actuellement sixième groupe champenois en termes de chiffre d’affaires, derrière le géant LVMH et dans un mouchoir de poche avec Laurent-Perrier, Louis Roederer, Pernod-Ricard, Lanson BBC et Vranken-Pommery Monopole, se voit mécaniquement projeté à la seconde place avec un chiffre d’affaires dépassant les 300 millions d’euros, soit le double d’il y a 10 ans. « Nous devons faire partie de ce trio de tête pour devenir un acteur significatif du paysage champenois », a souligné le directeur général de TEVC.
