Michel Gayraud, PDG de Brown-Forman France, a répondu en fin de matinée aux questions d’Ugo Brusetti, chef de rubrique spiritueux de Rayon Boissons (à gauche), et de Frédéric Guyard, rédacteur en chef de Rayon Boissons (à droite).

Un marché (presque) métamorphosé

Ugo Brusetti, chef de rubrique spiritueux pour Rayon Boissons, démarre cette matinée en revenant sur l’évolution depuis ces 10 dernières années de la catégorie qui pèse aujourd’hui 5,7 milliards d’euros en grande distribution. Alors que le whisky reste le plus vendu avec 41 % de part de marché, le rhum a fait une entrée fracassante sur la troisième marche du podium (derrière les anisés) avec un poids de 13 % (vs seulement 4 % en 2011). Les ventes de vodkas et de gins ont également bondi sur la dernière décennie.

Moins d’acheteurs mais toujours de la valorisation

Du côté du bilan commercial en GMS, Nicolas Léger, responsable analytique clients de NielsenIQ, souligne le léger ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires en 2021 (+ 3,5 % vs + 4,8 % en 2020) avec notamment la perte de 303 000 jeunes acheteurs depuis le début de l’année. En cause principalement, la réouverture des terrasses et une météo capricieuse. Néanmoins, le marché continue de se valoriser avec une hausse des dépenses par foyer de + 5,6 %. Le prix au litre des gins, par exemple, a bondi de + 19 % en trois ans.

La multiplication des foires aux alcools

Place ensuite au décryptage des foires aux alcools par Ugo Brusetti. Chiffres à l’appui, le chef de rubrique spiritueux de Rayon Boissons illustre l’incroyable montée en puissance de ces opérations de plus en plus nombreuses en GMS. Côté offre, à côté du whisky qui reste le porte-étendard de la catégorie, on note la place majeure prise par le rhum que ce soit lors d’opés dédiées (chez Géant Casino et Intermarché) ou au cœur des foires aux alcools (chez Carrefour).

Match croit au sans alcool

« Le sans alcool est une tendance à laquelle je crois pour le rayon spiritueux, indique Nathalie Villetelle, chef de produits alcools et vins des supermarchés Match. Nous avons créé un vrai pavé sans alcool à l’entrée du rayon avec un assortiment de produits “pour les grands” destinés à se faire plaisir. » « Mais attention, prévient-elle, le sans alcool reste un tout petit marché qui nécessite une vraie pédagogie, à mener principalement par les industriels, pour vendre par exemple un “gin” sans alcool à plus de 20 €. »

Des Français de plus en plus intéressés

Sylvain Dadé, directeur associé de l’agence Sowine, a présenté les résultats du baromètre Sowine/Dynatat de décembre dernier en ce qui concerne les spiritueux. Celui-ci met en avant la hausse d’intérêt des Français pour la catégorie : + 11 points par rapport à 2019. Près de la moitié des sondés s’y intéresse même s’ils restent, pour la majorité, des néophytes. Laissant entrevoir une marge de progression possible sur les experts. Une appétence qui concerne par ailleurs particulièrement les amateurs éclairés de vins.

Jack Daniel’s, toute une histoire

Michel Gayraud, directeur général de Brown-Forman France, est revenu sur l’histoire et le succès de sa marque phare Jack Daniel’s. « Notre vocation première lorsque nous avons mis Jack Daniel’s sur le marché français était de préempter complètement la catégorie des whiskeys américains et d’en être des experts. » Le leader incontesté des whiskeys américains avec plus de 84 % de part de marché entend aussi développer d’autres marques de son portefeuille en grande distribution que sont « la pépite » Woodford Reserve, un bourbon, et la signature Benriach, produite par une distillerie écossaise acquise il y a trois ans.

Si vous avez participé à la Matinale des Spiritueux 2021, merci encore pour votre présence et votre intérêt visible sur le chat.

Prochain rendez-vous, la Matinale Rayon Boissons, en présentiel le jeudi 25 novembre à Paris. L’occasion de revenir sur l’incroyable rebond des boissons en GMS. Programme et inscription en cliquant ici.