Animée par Frédéric Guyard, rédacteur en chef de Rayon Boissons, et Olivier Dauvers, expert grande consommation à la tête des Editions Dauvers, la septième édition de La Matinale Rayon Boissons a réuni près de 80 personnes à l’Hôtel Mercure Porte de Versailles à Vanves (92).

L’œil avisé de l’expert grande consommation Olivier Dauvers a encore frappé. Ce dernier a décortiqué les éléments marquants du retail en 2022. Une année sanctionnée par la baisse des rendements commerciaux et la remise en cause des modèles économiques. Sans compter l’inflation qui génère des conflits entre industriels et distributeurs. Entre le 1^er janvier et le 31 octobre 2022, le prix d’un panier de 150 produits stars a flambé de + 14,3 % selon les données A3 Distrib.

Nicolas Léger, de NielsenIQ, a présenté le bilan commercial des liquides en grande distribution. L’occasion de souligner que ce rayon atteint depuis le début de l’année un niveau record de 5,4 milliards d’unités de consommation – hors vins – pour un chiffre d’affaires de 15,3 milliards d’euros. Cette performance est tirée par les boissons sans alcool, en croissance de + 6,1 % en volume malgré un recul de la pression promotionnelle de - 4,9 %.

Olivier Dauvers analyse la présence des liquides sur prospectus. Un enjeu central puisqu’un produit sur cinq présenté sur tract est une boisson ! Si, en moyenne, les catalogues des enseignes mettent en avant 31 références de liquides par opération, certains distributeurs « surjouent » la carte boissons. C’est le cas de Leclerc avec 56 références en moyenne par tract. À l’inverse Super U, Auchan Supermarchés et Aldi sont bien en deçà et proposent moins de 25 unités de besoin par prospectus.

Après avoir étudié la baisse de prix des spiritueux liée à la loi Egalim 2 avec Olivier Dauvers, Hugo Le Taillendier de NielsenIQ analyse la seconde partie de l’année avec des tarifs qui repartent à la hausse. À noter que les liquides restent moins inflationnistes que la moyenne des PGC, à + 6,4 % contre + 9,4 % en octobre 2022 selon le panéliste.

Jacques Bordat, président de la Fédération du Verre, et Emmanuel Vasseneix, PDG de LSDH, viennent éclairer La Matinale sur l’inflation des matières premières dans l’univers des boissons et ce à quoi il faut s’attendre pour 2023. Alors que le cumul des hausses énergétiques, des consommables et des matières premières s’élève déjà à 130 millions d’euros cette année, Emmanuel Vasseneix prévoit déjà un surcoût de 90 millions d’euros pour l’an prochain. « Nous sommes des centimiers, indique-t-il. Ce qui nous manque c’est par exemple deux centimes… sur 1,4 milliard d’emballages. »

Adam Chauchefoin est venu présenter les résultats d’une étude menée par Yougov mi-octobre sur la perception des Français sur l’inflation. Sur l’augmentation des produits alimentaires, le ressenti des Français est plus fort que la hausse moyenne communiqué par l’Insee. Parmi les chiffres forts, 70 % des Français envisagent de délaisser les marques nationales au profit des MDD et 59 % déclarent acheter moins de boissons en raison de l’inflation.

 « Si vous ne vous acceptez pas cette hausse de 10 % du prix de Cristaline, nous disparaîtrons. » C’est le message qu’avait fait passer aux distributeurs Luc Baeyens, directeur général de Sources Alma. L’invité du Face à la Matinale estime que l’utilisation du plastique sera une préoccupation majeure des Français, indiquant au passage que son entreprise entend recycler l’équivalent de toute sa production de PET, soit 100 000 tonnes.

A l’issue de l’événement, participants et intervenants se sont retrouvés pour un apéro networking. L’occasion d’échanger sur les sujets chauds évoqués durant la matinée.