Le malaise semble donc plus profond. Et le premier conflit entre Intermarché et Coca-Cola European Partners en France (CCEP) n’était finalement que la partie visible de négociations autrement plus complexes. Le différend entre les deux parties prend actuellement une nouvelle ampleur puisque certaines enseignes du groupement Agecore - centrale d’achat européenne qui comprend Colruyt, Edeka, Intermarché, Coop Suisse, Eroski et Conad - ont décidé de s’en mêler. Cette fois-ci, ce n’est pas le fournisseur qui a stoppé les livraisons comme en France mais les distributeurs qui ont sorti de leurs magasins plusieurs marques du portefeuille de CCEP.

D’après le magazine belge Gondola, Colruyt se passe actuellement de plusieurs produits phares : Coca-Cola light et zéro, Fuze Tea et Fanta. Alors que les discussions patinent sur les prix, l’enseigne belge précise à Gondola « que les ventes des marques traditionnelles de boissons gazeuses se portent moins bien. » Pour le coup, Colruyt n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait procédé de la sorte il y a un an avec Mars, Heineken ou encore Nestlé.

Mais ce n’est pas tout. En Allemagne, le leader de la distribution Edeka met aussi la pression sur CCEP où l’enjeu est considérable. Aussi bien par rapport au poids du distributeur que par rapport à l’implantation de Coca-Cola sur le plan industriel. D’après nos informations, cela fait plusieurs mois que la dimension du conflit se traite à l’échelle européenne. Ce qui place bien évidemment les enjeux en cours dans une toute autre catégorie. Si le discours des protagonistes contactés par Rayon Boissons se veut rassurant sur l’avenir, les faits constatés depuis le début de l’année illustrent davantage un conflit qui se durcit.