Pernod Ricard a de quoi se réjouir. Un an après avoir franchi la barre symbolique des 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, l’exercice 2022-2023 a une nouvelle fois été très fructueux avec un CA en croissance de + 10 % à 12,1 milliards d’euros. « C’est une belle année durant laquelle toutes les régions et toutes nos catégories ont progressé », s’est félicité Alexandre Ricard, le PDG du groupe, à l’occasion d’un point presse organisé au siège parisien. Ce résultat doit beaucoup à l’augmentation des prix, comme l’a reconnu la directrice financière de Pernod Ricard, Hélène de Tissot, annonçant une inflation moins forte pour le prochain exercice.
Si l’Europe a vu ses ventes progresser de + 8 %, la France est restée en retrait. « L’évolution est stable mais il faut tout de même souligner la belle performance de Ricard en hausse de + 1 %, ainsi que les nombreux gains de parts de marché », a souligné Alexandre Ricard qui ne s’est pas étendu sur le litige avec Leclerc, qui découlait d’un désaccord entre le distributeur et le fournisseur au moment de négocier les nouveaux tarifs 2023. Il a préféré insister sur le fait que « nos prix en France ne sont pas le reflet de nos prix ailleurs dans le monde ». Une manière de dire que leurs produits, notamment en grande distribution, sont vendus déjà moins chers dans l’Hexagone.
Concernant la vente de Clan Campbell au groupe polonais Stock Spirits, le patron du numéro deux mondial des vins et spiritueux a expliqué ce choix par le fait que « Pernod Ricard France gère plus d’une cinquantaine de marques et il y avait un sujet de conflit de portefeuille. Clan Campbell était une marque très locale, principalement présente en France, et qui faisait face à Ballantine’s sur laquelle nous voulions accélérer. Cette signature n’occupait plus sa place stratégique. A côté de ça, nous avons investi dans Sovereign Brands qui possède un rhum (Bumbu) qui marche bien en France. » Un signe de plus de la volonté du groupe français de premiumiser le marché des spiritueux.