Le groupe Castel s’est vu infliger une amende de 4 millions d’euros par l’Autorité de la concurrence. En cause : le rachat du bourguignon Patriarche, effectif depuis le printemps 2011, mais pour lequel le leader français des vins de marque avait omis de solliciter le gendarme de la concurrence. Estimant que cette acquisition « relevait des dispositions du code de commerce relatives au contrôle des concentrations », celui-ci l’avait finalement avalisée en juillet 2012, tout en précisant que cette décision ne préjugeait pas « des suites qui seront données au comportement du groupe ».

L'Autorité estime aujourd'hui que le groupe dirigé par Pierre Castel « s'est exonéré consciemment » de l'obligation de notification qui s'applique à ce genre d'opération et ne l'a pas saisie dans les règles. « La réalisation de l'opération a été portée à la connaissance de l'Autorité par un tiers », souligne-t-elle. « L'infraction reprochée au groupe Castel est d'autant moins justifiable qu'elle s'explique par une démarche dont l'unique objectif était la réalisation rapide de la concentration », ajoute-t-elle.

La reprise de six sociétés du groupe Patriarche avait permis à Pierre Castel de devenir un acteur majeur du marché des vins effervescents, avec des marques comme Kriter, Pol Rémy, Paul Bur, Léonce Bocquet sur le crémant de Bourgogne ou Veuve du Vernay à l’export. Cette acquisition avait également étoffé le portefeuille de marques déjà très vaste de Pierre Castel (Roche Mazet, Baron de Lestac, Les Ormes de Cambras, Boulaouane, etc.) avec d’importantes signatures de vins de Bourgogne (Patriarche et Couvent des Visitandines), ainsi que de vins de table (Cramoisay, Champlure et Lichette).