Stratégie
Les trois objectifs de Marie Brizard en France pour 2016
Renforcer l'influence de William Peel, Sobieski et Fruits & Wine, relancer Marie Brizard et Gautier mais aussi réfléchir à intégrer un rhum dans son portefeuille. Telles sont les grandes orientations pour 2016 du groupe Marie Brizard en France.
1 / Renforcer la part de marché de William Peel, Sobieski et Fruits & Wine
« Dans l’univers mature du scotch en France, William Peel a gagné de la part de marché en 2015. Preuve que quand des catégories s’essoufflent, il peut y avoir une prime aux leaders », indique Jean-Noël Reynaud, directeur général de Marie Brizard Wine & Spirits. Le N°1 des whiskies en France, qui réalise déjà plus de 23 % des sorties de blends de moins de 12 ans en GMS, sent qu’il dispose encore de marge de manœuvre. D’autant plus que ses approvisionnements sont désormais sécurisés. « La nouvelle cuvée premium William Peel double maturation, qui arrive pour la fête des pères, peut même nous permettre de démarcher le CHR où la marque est quasiment absente », ajoute Jean-Noël Reynaud. De leur côté, Sobieski et Fruits & Wine ambitionnent d’étendre leur influence sur les segments de la vodka et des boissons aromatisées à base de vin (BABV). Pour ce faire, ces trois marques stratégiques bénéficieront cette année d’investissements publi-promotionnels renforcés.
2 / Relancer les liqueurs Marie Brizard et le cognac Gautier
Juin prochain sera un moment important pour Marie Brizard. Le groupe va en effet annoncer un grand plan de relance pour ses liqueurs éponymes. Relooking de la fameuse anisette ? Nouvelles références ? Nouvelles gammes ? Déploiement publicitaire ? Le suspens monte autour de la marque créée en 1755, certes un peu délaissée malgré son statut. Une signature qui pourrait aussi être au cœur de la volonté de mieux travailler le CHR. « Un réseau où se passe 20 % du business des spiritueux », rappelle Jean-Noël Reynaud. « Nous allons développer notre cognac Gautier », tient par ailleurs à souligner la direction du groupe, persuadée qu’elle dispose là aussi d’une « belle endormie ». Le marché français est structurellement compliqué pour l’eau-de-vie d’origine charentaise. A voir ce que peut apporter Gautier…
3 / Réflexion autour de l’intégration d’un rhum dans le portefeuille
Depuis l'arrêt de la distribution de La Mauny, Marie Brizard ne dispose plus depuis plusieurs années d’offre sur le marché dynamique du rhum. Enfin, pour le moment... « En tant que troisième acteur des spiritueux en France, nous menons une réflexion autour du rhum, confie le directeur général. Même si les spécificités de la France, avec la question des contingents et l’intérêt des consommateurs pour les rhums agricoles, s’accorde mal avec une stratégie de développement internationale ». Dans ce domaine, Marie Brizard s’interroge sur une stratégie d'acquisition ou de distribution d'une marque. Le groupe La Martiniquaise, son nouveau partenaire industriel et actionnaire de référence à hauteur de 11 %, pourrait peut-être lui prêter main forte sur les eaux-de-vie de canne...