Fiscalité
Les rhums des DOM encore favorisés en Métropole
Les rhums issus des DOM devraient pouvoir écouler 20 % de volumes supplémentaires en Métropole dans le cadre d’une fiscalité minorée. En attendant la répartition par origine, Hervé Damoiseau plaide pour que cet accroissement profite significativement à la Guadeloupe.
C’est en très bonne voie. A l’issu d’une procédure qui passe par la validation du conseil des ministres de l’Europe, puis par un vote au parlement européen, une décision attendue pour le début de l’automne devrait permettre aux rhums des DOM d’écouler globalement 20 % de volumes supplémentaires en Métropole dans le cadre d’une taxation minorée. Ce système des contingents qui porte déjà sur 120 000 hl d’alcool pur soit l’équivalent de 30 millions de litres à 40°, passerait ainsi à 144 000 hl d’alcool pur dès cette année. Et serait entériné jusqu’en 2020. La répartition actuelle de ces quotas s’établit à près de 46 % pour la Martinique, 35 % pour la Guadeloupe, 19 % pour la Réunion et à peine 0,5 % pour la Guyane.
« C’est une bonne nouvelle qui va permettre d’accompagner notre développement commercial », commente Hervé Damoiseau (notre photo), interviewé lors du salon Vinexpo à Bordeaux. Le dirigeant de la distillerie Damoiseau espère que lors de la répartition de la hausse, qui aura lieu entre les quatre origines rhumières, la Guadeloupe profite en priorité de ce ballon d’oxygène. « Les marques guadeloupéennes sont très dynamiques et mériteraient un réajustement », argumente Hervé Damoiseau. En attendant que la filière des eaux-de-vie de canne françaises - notamment conduite par les groupes La Martiniquaise, Bernard Hayot et Chevrillon - s'accorde sur la ventilation de cet accroissement général, peu de partenaires européens contesteront le projet français. Opposant notoire à cet avantage fiscal au nom de la défense du scotch, le Royaume-Uni est désormais peu audible alors qu’il s’apprête à mettre en œuvre son Brexit.