Cocktails tendances
Le "spritz" et le « Jäger Bomb » font exploser les ventes en GMS
Comme ailleurs dans le monde, les Français se convertissent au cocktail « spritz » pour leurs apéros dînatoires feutrés et au « Jäger Bomb » lors de leurs sulfureuses soirées étudiantes. A ceci près qu'il y a encore deux-trois ans, nos compatriotes devaient se rendre à l'étranger, chez des cavistes ou des enseignes de centre-ville comme Monoprix pour pouvoir s'approvisionner en Aperol, afin de concocter leur spritz et en Jägermeister, pour confectionner une « Bomb ». Diffusées désormais nationalement en hypers et supermarchés, les deux marques d'alcool réalisent un carton monumental.
Malgré son allure kitch, Jägermeister devrait écouler en 2015 environ 600 000 litre en GMS alors même que les premières bouteilles ont fait leur apparition en rayons il y a trois ans. Tous circuits confondus, ses sorties atteindraient un million de litres en France. Une performance qui permet à Jägermeister de taquiner Cointreau, le leader historique des liqueurs traditionnels. Cet engouement pour le « Jäger Bomb » a des répercussions bien au-delà du marché des spiritueux. Ce succès profite aussi aux energy-drinks, associés privilégiés de la liqueur aux plantes. Sachant qu'il faut compter 5 cl de Jägermeister pour une canette de 25 cl d'energy-drinks, c'est l'équivalent de 3,5 litres de Red Bull et consorts qui accompagnent l'achat d'une bouteille 70 cl de l'alcool d'origine allemande pour l'élaboration du fameux « Jäger Bomb ». De quoi nourrir une partie de la formidable croissance des boissons énergisantes en GMS : + 18 % à 41 millions de litres sur les douze derniers mois selon Nielsen.
La réussite d'Aperol a aussi provoqué un appel d'air sur les mousseux italiens, notamment les proseccos souvent utilisés pour la confection du spritz. Leurs volumes ont plus que doublé en l'espace d'un an pour atteindre 1,5 million de cols en hypers et supers. Mais le phénomène Aperol a surtout bouleversé le segment ronronnant des amers d'origine italienne. Après avoir fait ses armes chez Monoprix pendant deux et demi, la marque de Campari a déboulé en 2014 chez Carrefour, Auchan et consorts. Cette année, Aperol devrait monter à un demi-million de litres dans les enseignes d'hypers et de supermarchés. Soit un tiers des ventes d'amers d'origine italienne en incluant Campari et les americanos.