Autodidacte et engagé, Philippe Lassalle Saint-Jean est un fervent défenseur des produits bio et de l’écologie. Une vision qu’il essaie d’insuffler à ses collaborateurs, aussi bien au sein de l’entreprise de boissons qu’il dirige que dans les institutions où il officie.

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Philippe Lassalle Saint-Jean est un personnage de renom dans le paysage girondin où il cumule les mandats. Et pourtant, ses activités n’ont que très peu à voir avec le vignoble bordelais. Directeur général de la Maison Meneau, une société qui fabrique des boissons bio et qu’il possède désormais avec son frère Vincent, Philippe Lassalle Saint-Jean est également président du club d’entreprises de la rive droite (CE2R), membre associé de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux, président de l’Interbio Aquitaine Limousin Poitou-Charentes, président du syndicat français des sirops etc.

Il détient également un restaurant bio qu’il a ouvert en mai 2014 dans une caserne réhabilitée dans le quartier Darwin à Bordeaux. Leader des sirops certifiés AB dans les magasins biologiques spécialisés, sa marque Maison Bouchard est aussi distribuée localement dans des enseignes de la grande distribution comme Auchan et Carrefour.

Pour autant, ce cinquantenaire, père de deux enfants, n’en a pas perdu sa simplicité et son franc-parler. C’est vêtu d’un jeans et d’une paire de baskets qu’il nous reçoit dans les locaux de l’entreprise familiale basée à Saint-Loubès, en Gironde. Propulsé à 21 ans à la tête d’une PME plus que centenaire, Philippe Lassalle Saint-Jean évoque son éducation « à la dure » et sa « succession subie » suite au décès brutal de son père lors d’un accident de la route. Lequel, pharmacien de formation, avait collaboré avec M. Meneau avant de reprendre lui-même la société dont la production découle des grandes spécialités locales : sucre des Antilles et fruits d’Aquitaine.

« La Maison Meneau a toujours rythmé la vie de famille, affirme Philippe Lassalle Saint-Jean. Mais je ne me destinais pas, pour autant, à l’intégrer de cette manière. » Très tôt, il s’affilie au centre national des jeunes dirigeants (CNDJ) qu’il considère avoir été son « centre de formation ». Son ambition : se démarquer en proposant des produits de qualité en toute transparence. « Nous avons appris à vendre sous la marque Meneau », relève le girondin qui, en 1984, devait faire face à une production destinée à 40 % à de la sous-traitance.

Le tournant du bio

Surtout, Philippe Lassalle Saint-Jean mise sur des ingrédients de qualité et sur la niche du bio. « En 1996, une de mes sœurs s’est tournée vers le bio, explique le directeur général. Nous nous sommes aperçus qu’il n’existait aucune offre de sirops. » 81 % des références produites par Maison Meneau sont désormais estampillées AB. Le sucre roux est, quant à lui, issu du commerce équitable. Certifiée Ecocert, la PME girondine ne compte pas en rester là. Depuis la fin de l’année 2015, elle a souscrit au capital d’Enercoop Aquitaine afin que l’équivalent de sa consommation en électricité soit produit grâce aux énergies renouvelables.

Cet attrait pour le biologique et l’écologique s’est mué en une philosophie de vie. « À mon arrivée à la CCI en 2010, j’ai proposé de mettre en place le covoiturage, raconte Philippe Lassalle Saint-Jean. À chaque sortie, les différents membres prenaient leur voiture personnelle, avec souvent une seule personne à bord. » Inconcevable pour cet adepte de l’écologie qui réalise ses trajets quotidiens entre Bordeaux et Saint-Loubès au volant de sa voiture électrique. « J’aime incuber l’idée de faire autrement », résume cet autodidacte attaché à sa terre natale. Son dernier projet en date : de la bière bio brassée dans le port de Bordeaux.

Par Justine Bessaudou