Portrait
Portrait de Jean-Luc Houdayer, chef de file vins de Système U
À quelques jours des Ateliers du Vin, apprenez-en plus sur notre invité, Jean-Luc Houdayer, propriétaire du magasin d'Eysines (33) et successeur de Gérard Brégeon à la tête des vins de Système U. Un responsable qui aime se définir comme un homme de l’artisanat au service de l’alimentaire.
C’est toujours plus facile de démarrer avec des bons chiffres. En recevant Rayon Boissons au début du mois de novembre 2020 pour, entre autres, dresser le bilan des dernières foires aux vins, Jean-Luc Houdayer avait le sourire. Et pour cause. Le tout nouveau chef de file vins de Système U nous a confirmé la hausse de chiffre d’affaires de + 9 % annoncée quelques jours plus tôt par communiqué. « C’est une excellente performance qu’il faut attribuer à l’ensemble du groupement, s’enthousiasme celui qui officie au sein de la file vins depuis 14 ans. Chaque magasin a fourni des efforts importants pour améliorer, dans la mesure du possible, l’expérience d’achat. Nous avons aussi proposé une offre dont le maître-mot était l’accessibilité. » L’occasion de saluer au passage son prédécesseur, Gérard Brégeon, qui a toujours fait de ce positionnement attractif un pilier de la foire aux vins de l’enseigne. Un message que continue de porter son successeur.
Un adepte du fait-maison
Il faut dire que la transmission est inscrite dans les gènes de Jean-Luc Houdayer. Celle de son père fut aussi pragmatique que décisive pour sa carrière professionnelle. « Il m’a dit très tôt que je devais choisir un métier pour m’en sortir dans la vie, se souvient le jeune quinqua qui s’investit à son tour dans l’orientation de ses enfants. J’ai alors opté pour la boulangerie-pâtisserie, sans réelle conviction au début. » Il va rapidement tomber dans la marmite du fait-maison au Super U de Saint-Barthélemy en Anjou où « on faisait tout ! C’est ce que je veux mettre en place aujourd’hui avec des employés formés aux différents rayons traiteur. »
Et ce n’est pas un vain mot. Son supermarché d’Eysines (33) est devenu un véritable laboratoire alimentaire. Entre le magret et le saumon fumés sur place, le pâté, la saucisse, le pain, la viennoiserie, les friands ou encore la glace, le magasin a des airs de maison de l’artisanat. « Surtout, les recettes sont travaillées avec des ingrédients et des matières premières de qualité », poursuit celui qui va jusqu’à intervenir dans les écoles d’apprentissage pour faire la promotion de ces métiers. Au-delà de ses convictions, réelles, il y trouve aussi son intérêt dans le business. « Le commerce consiste à répondre aux attentes du moment et les produits frais locaux ont la cote. » D’après la progression spectaculaire du magasin de 3 000 m², qui pèse désormais 23 millions d’euros, la formule semble porter ses fruits.
C’est avec le même soin que Jean-Luc Houdayer regarde aujourd’hui le linéaire vins. « Il importe de raisonner clients sur cet univers, et ce, à tous les niveaux. » Bien que situé à quelques kilomètres de la route des châteaux du Médoc, il ne craint pas de dire que « nous n’avons plus la clientèle pour vendre des grands crus devenus beaucoup trop chers. Avec cette offre, nous ne sommes plus dans notre rôle de distributeur. » Comme lors des foires aux vins, le fond de rayon doit se montrer accessible en termes de PVC et valoriser les moteurs de croissance. « Plus globalement, l’heure est à la buvabilité et au bon rapport qualité-prix », estime le Nouveau Commerçant. Quant à la dimension métier qu’il aimerait dupliquer sur le vin, il reconnaît que ce n’est pas simple à réaliser sur l’ensemble du réseau car « tous les magasins n’ont pas le potentiel pour s’offrir un caviste. Dans ce cas, le logo du Club des Vins et Terroirs doit jouer le rôle de conseiller. » Un label fait-maison.