Le circuit on-line dépassera les 10 % de part de marché en 2023
Alors qu’il finira l’année 2021 autour de 9 % de part de marché sur les PGC et le frais LS, le circuit on-line devrait franchir la barre des 10 % au cours de l’année 2023, selon Kantar Worldpanel. C’est l’un des chiffres clés présentés par le panéliste le 7 décembre à Paris lors de son Consumer Day. Voici tout ce qu’il fallait retenir de cette grande journée de conférence.
La dynamique du circuit on-line
Le circuit on-line va continuer de prendre de l’ampleur dans les années à venir, selon Frédéric Valette, directeur du département fashion & retail insights de Kantar Worldpanel France. La part de marché valeur du e-commerce généraliste sur les PGC et le frais LS est passée de 6,4 % en 2019 à 9,0 % en 2021. Le panéliste estime donc que ce circuit devrait dépasser la barre des 10 % au cours de l’exercice 2023.
Boostée par la crise liée au Covid-19, la croissance d’internet ralentit mais reste très supérieure au marché. Sachant que les deux dernières années ont permis au circuit de séduire de nombreux nouveaux adeptes. A date, pour leurs achats de PGC-FLS, 32 % des foyers ont déjà eu recours au drive, 8,6 % à la livraison à domicile, 7,2 % au drive piéton et 0,7 % au quick-commerce. Ce dernier chiffre monte à 1,6 % sur la seule région parisienne.
Des hypers encore plus fragilisés
Le format des hypermarchés ressort de la crise encore plus fragilisé en raison de l’essor du web et des circuits spécialisés, affirme Gaëlle Le Floch, strategic insight director de Kantar Worldpanel France. Entre fin 2019 (cumul à date à P10) et fin 2021 (cumul à date à P11), le trafic shoppers a reculé de - 7,4 % en hypers, quand il a progressé de + 81,9 % pour la livraison à domicile ou encore de + 35,1 % pour le drive. Cet indicateur, qui mixe le nombre d’acheteurs et leur fréquence d’achat, a également bondi de + 59,9 % chez Action, de + 30,2 % chez Grand Frais et de + 7,2 % chez Picard, par exemple.
Lidl souhaite encore étoffer son parc
Invité du Kantar Consumer Day, Michel Biero, directeur exécutif achat et marketing de Lidl France, a notamment annoncé une reprise de l’expansion de l’enseigne. « Huit ans après notre virage stratégique de 2012, nous avons démoli, reconstruit ou transféré 800 points de vente. Nous sommes repartis sur l’expansion avec 35 ouvertures en 2021 et cela va continuer sur le même rythme dans les prochaines années, même si les concurrents nous mettent des bâtons dans les roues », a-t-il expliqué. Le parc de Lidl compte aujourd'hui 1 575 points de vente. « Nous avons un potentiel de 200 magasins supplémentaires », a détaillé Michel Biero à Rayon Boissons en marge de l’événement. Ce qui porterait donc le parc à près de 1 800 magasins.
Les consommateurs veulent des marques qui s’engagent
83 % des Français souhaitent que les marques prennent des engagements concrets. 55,4 % déclarent privilégier des marques engagées (+ 3 pts en un an) et 43 % pensent que les fabricants pourraient avoir l’impact le plus important pour contrôler et limiter les dommages environnementaux. En parallèle, deux consommateurs sur trois affirment avoir cessé au moins une fois d’acheter un produit ou un service en raison de son impact négatif sur l’environnement. Côté portefeuille, 46 % des consommateurs se disent même prêts à payer plus cher les marques responsables. Ce chiffre monte à 57 % chez les 18-24 ans et 52 % chez les 25-34 ans.
Le pouvoir d’achat au centre des préoccupations
47 % des Français aimeraient que l’on se préoccupe surtout de leur pouvoir d’achat. Un pourcentage en nette augmentation ces derniers mois. Les foyers en difficulté ont déjà commencé à réduire leurs dépenses à domicile. De P3 à P10 2021, celles-ci ont reculé sur les PGC et le frais LS de - 4,1 % pour les classes moyennes inférieures et de - 5,6 % pour les ménages modestes. Par comparaison, la baisse est moindre chez les foyers aisés (- 3,5 %) et les classes moyennes supérieures (- 2,4 %). Cette attention au prix des produits se ressent déjà dans la légère montée en puissance des marques distributeurs économiques dans les dépenses des ménages : 8,2 % de part de marché, soit + 0,2 point sur un an.