Le deuxième brasseur mondial, SAB Miller, a annoncé qu'AB InBev allait lui faire une offre de rachat. L’offensive du propriétaire de Bud, Corona et Leffe à l’encontre du groupe chapeautant, entre autres, les marques Miller, Grolsch et Peroni aboutirait, si elle se réalisait, à la plus grosse acquisition de l’histoire des boissons.

Évoqué de longue date dans les cercles financiers, le rachat des actifs de SAB Miller par AB InBev pourrait bientôt se concrétiser. Hier, le deuxième brasseur mondial, connu entre autres pour ses marques Miller, Grolsch et Peroni, a déclaré dans un bref communiqué qu'AB InBev l'avait informé de son intention de lui soumettre une offre de rachat, tout en ajoutant qu'il ne disposait d'aucune précision sur les modalités d'une offre éventuelle.

Le mariage entre les deux groupes, respectivement n° 1 et 2 du secteur, aboutirait, s'il se réalisait, à la plus grosse acquisition de l’histoire des boissons. Ensemble, le propriétaire de Budweiser, Corona et Leffe ainsi que celui de Miller, Grolsch et Peroni constitueraient un groupe pesant près de 70 milliards de dollars et produisant près de 600 millions d'hectolitres de bières par an.

La Bourse a immédiatement salué cette perspective. Les deux titres ont bondi hier, tant sur le marché de Londres pour SAB Miller que de Bruxelles pour AB InBev.

Une méga-fusion AB InBev-SAB Miller obligerait toutefois la nouvelle entité à céder des actifs, au moins aux États-Unis et en Chine, pour des raisons de concentration excessive. Elle ne devrait, en tout cas, guère modifier le paysage des marques sur un marché français dominé par les deux autres challengers du “big four” international, Heineken et Carlsberg (à travers les Brasseries Kronenbourg). Les signatures de SAB Miller, comme Amsterdam, Grolsch ou Peroni Nastro Azzurro, pourraient toutefois profiter, le cas échéant, du savoir-faire acquis par les équipes d’AB InBev France, particulièrement en pointe sur le segment des bières de spécialités, avec les marques Leffe, Hoegaarden, Cubanisto et Corona.