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Coronavirus : les distilleries françaises engagées dans la production de gel hydro-alcoolique
Depuis deux semaines, aux quatre coins du globe, les fabricants d’alcools sont tous unis dans un même objectif : produire du gel hydro-alcoolique ou fournir de l’alcool pur pour sa production. C’est notamment le cas en France. Tour d’horizon.
Chaque jour ou presque, la liste s’allonge. Alors que la pandémie de Covid-19 s’accélère partout dans le monde, les producteurs de boissons alcoolisées s’engagent dans la fabrication de gel hydro-alcoolique. Si LVMH ou Pernod Ricard ont lancé le mouvement, de nombreux grands groupes comme Diageo ou Bacardi-Martini les ont rejoints. La France regorgeant de distilleries, nombreuses sont celles à contribuer à cet effort sans précédent.
Cela concerne de petits sites comme celui de Marseillan (34) où est produit l’apéritif Noilly Prat. Celui-ci a livré la semaine passée 150 litres d’alcool à deux pharmacies locales pour aider à la production de désinfectant pour les mains. Autre marque du groupe Bacardi-Martini, Grey Goose contribue nettement plus. Le site de production de la vodka française implanté près de Cognac (16) fournit 29 000 litres d’alcool par jour aux entreprises françaises pour augmenter l’offre de désinfectants pour les mains de près de 36 000 litres pour les pharmacies locales, les hôpitaux et les services d’urgence.
Rémy Cointreau a également annoncé que ses sites de Cognac (Rémy Martin), Angers (Cointreau) et du Triève (Distillerie du Domaine des Hautes Glaces) ont commencé les dons d’alcool neutre auprès des acteurs de santé locaux, afin qu’ils puissent produire du gel pour les pharmacies, médecins et hôpitaux de leur région. « Certains collaborateurs se sont portés volontaires pour reconditionner l’alcool dans des contenants directement utilisables avant de les livrer, souligne le groupe français. Ils poursuivront ces initiatives dans la durée, aussi longtemps que nécessaire ».
Dans les DROM aussi
Basée près d’Angers (49), la société Giffard, pharmacien à l’origine, a effectué une première livraison de 4 000 litres de solution hydro-alcoolique à la faculté de santé d’Angers. « Nos équipes en interne se sont mobilisées sans compter pour y parvenir en un temps record », précise le communiqué qui évoque 10 000 nouveaux litres produits en début de semaine. De nombreuses autres distilleries telles que la Maison Ferroni et Cristal Limiñana à Marseille (13), l'Alambic Bourguignon à Beaune (21), celle de Paul Devoille à Fougerolles-Saint-Valberta (70) ou encore d’Armand Guy de Pontarlier (25) ont participé à cet effort.
Dans les DROM enfin, les producteurs de rhum s’y sont également mis. Le groupe Isautier a annoncé produire cette semaine 30 000 litres de solution dans son usine de Saint-Pierre. « C’est toute la profession qui est unie autour de ce projet, signale Jérôme Isautier. En effet, la distillerie réunionnaise Rivière du Mât (Groupe La Martiniquaise) a augmenté depuis le début de la crise sanitaire sa production d’alcool de pharmacie pour alimenter en continu les différents établissements de santé et le personnel soignant. Mascarin, l’autre filiale du groupe, produira dans les prochains jours 22 000 litres de gel hydroalcoolique.
Du côté de la Martinique, toute la filière canne-sucre-rhum s'est engagée pour assurer une prodction locale sous le contrôle de l'Agence Régionale de Santé. GBH (Groupe Bernard Hayot), annonce que 10 000 litres ont été fabriqués et conditionnés dans les distilleries du propriétaire des rhums JM et Clément. La distillerie Saint-James (Groupe La Martiniquaise) participe au combat en augmentant fortement sa production d’alcool de canne et continue de livrer les CHU, pharmaciens et fabricants de gels hydro-alcooliques. Ou quand l’eau-de-vie n’a jamais si bien porté son nom…