Tristan Farabet, PDG de Coca-Cola Entreprise France
Président Directeur Général de Coca-Cola Entreprise (CCE) depuis septembre 2009, Tristan Farabet aurait pu attraper la grosse tête. A 44 ans, il dirige la société qui produit et commercialise les marques du groupe Coca-Cola dans l’Hexagone, Coca-Cola France étant une entité distincte en charge du marketing et de la communication. Avec 2 700 collaborateurs répartis sur quinze sites, CCE a généré un chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros en 2010. Premier client de la filière betteravière, elle emploie l’une des toutes premières forces de vente de l’industrie en France.
Mais Tristan Farabet n’est pas du genre à se vanter. Il s’amuse même d’avoir suivi un tel cursus. « Au départ, j’étais plutôt programmé pour faire des études littéraires », relate-t-il. Avec un père artiste féru de littérature et une mère enseignante, il se préoccupait presque plus du programme du ciné-club voisin que de son avenir. C’est d’ailleurs pour se laisser un maximum de possibilités que cet élève brillant intègre HEC, dont il obtient le diplôme en 1988.
Dans la foulée, il part à Londres rejoindre l’agence Bain & Company en tant que consultant. Coca-Cola est un de ses clients. « J’ai eu un coup de foudre pour cette entreprise et ses collaborateurs », se rappelle Tristan Farabet. En 1993, il intègre donc CCE France au poste de directeur de la distribution automatique. Il gravit ensuite tous les échelons, passant de la direction du planning stratégique à des responsabilités plus financières ou commerciales. En 2008, il intègre le comité exécutif européen de CCE. De ce parcours sans faute, le PDG s’étonne à peine. « C’est une trajectoire classique pour un diplômé d’HEC, commente-t-il sobrement. Je n’ai jamais été guidé par des ambitions personnelles mais par l’envie d’apprendre et de découvrir ».
En septembre 2009, Tristan Farabet accède au poste de PDG de CCE France dans des conditions particulières. Son prédécesseur, Jean-Pierre Bagard, a mis fin à ses jours le 24 août, laissant l’entreprise sous le choc. « J’ai un profond respect pour tout ce que Jean-Pierre Bagard avait réalisé au sein de l’entreprise, affirme Tristan Farabet. Il n’y a donc pas eu de rupture mais construction d’un nouveau projet sur son héritage ». Baptisé « ambition 2014, ensemble pour une croissance responsable », celui-ci a été défini autour de quatre axes : croissance, clients, collaborateurs et communautés. « Notre plan de croissance est ambitieux car la France demeure un pays très prometteur pour la consommation de boissons rafraîchissantes », martèle le PDG.
La culture du résultat
« Grâce à sa vision stratégique et à sa culture du résultat, je suis certain que Tristan poursuivra le développement et la croissance de Coca-Cola Entreprise en France », avait déclaré Hubert Patricot, Président de CCE Europe en septembre 2009. « J’attends de mes collaborateurs des résultats », confirme l’intéressé. Des résultats et le respect d’un certain cadre pour y parvenir. De ses hautes études, Tristan Farabet a gardé le goût de la rigueur et de la discipline, « tout en laissant la place à la prise d’initiatives ». Le projet d’entreprise comporte ainsi cinq zones d’intérêt : la préservation des ressources d’eau, le développement d’emballages recyclables, les économies d’énergie, la conception de produits liés au bien-être et la promotion de la diversité et de l’égalité des chances.
Parmi toutes les actions menées par CCE France, celles en faveur de l’emploi des jeunes lui tiennent particulièrement à cœur. « C’est un problème majeur dans notre société », s’enflamme ce père de deux enfants. Pour faciliter leur insertion professionnelle, CCE France a créé le programme Passeport vers l’Emploi, qui propose à 2 700 jeunes par an des journées de découverte des métiers, des sessions de simulation et une aide à la rédaction CV. « Je suis toujours ému d’entendre le témoignage de ceux qui profitent de ce programme et celui des collaborateurs qui s’investissent », avance le PDG de CCE France.
Tristan Farabet se déclare également très fier des résultats de son entreprise. En 2010, le chiffre d’affaires de la société a progressé de + 9 %. « Surtout, nos performances reposent sur une croissance interne continue grâce Coca-Cola regular, Light, Zero et à Fanta », souligne le PDG. Il n’y a finalement qu’au tennis - sport auquel il s’adonne au moins quatre heures par semaine - que ce quadra brillant laisse son exigence au vestiaire. Il joue « sans volonté de gagner ». En toute modestie.
Elodie Martel