« Les liquides alimentaires et non alimentaires sont les deux tendances de fond à venir concernant la consommation en vrac », explique Célia Rennesson, directrice générale de Réseau Vrac, l’association qui fédère toute la filière. A l’occasion de l’adoption de la loi sur l’économie circulaire fin janvier, l’association a fait le point ce jeudi 6 février sur la consommation de vrac en France et sur ce que la loi apportera. « La règlementation va permettre de sécuriser la mise en place du vrac en posant un cadre légal et rassurera les acteurs qui veulent se lancer », précise Célia Rennesson. Réseau Vrac a notamment fait entrer une définition précise de la vente en vrac : « vente en libre-service au consommateur de produits présentés non- préemballés, en quantité́ choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables ». Côté pratique, la loi imposera aux magasins de plus de 400 m² de mettre à disposition des consommateurs des emballages non jetables. Cela pourrait être fait soit gratuitement, soit via un système de consigne ou bien par de la vente. Des start-up comme SolZéro proposent déjà des solutions logistiques pour gérer ces emballages réutilisables.
Concernant les boissons, « l’arrivée de pure players comme Jean Bouteille ou QualiVrac va permettre de développer des équipements pour les produits qui n’avait pas de solution auparavant, projette Célia Rennesson. Ce sont ces équipementiers qui vont permettre d’accélérer la consommation de liquides en vrac. » D’autant plus que les boissons en vrac sont des produits recherchés par les consommateurs. Les marques comme Coca-Cola réfléchissent d’ailleurs à ce sujet en travaillant notamment sur des systèmes de fontaines. L’une d’entre elles est déployée au restaurant Five Guys sur les Champs Elysées à Paris.
Il existe néanmoins deux problématiques inhérentes à ce type de consommation : la place que prennent les machines en magasins et la stabilité du produit. « Les équipementiers devront développer des solutions pour garantir la qualité des boissons et éviter les risques microbiologiques », selon Célia Rennesson.
Chiffres clés
1,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour les PGC, dont 50 % réalisé en grandes surfaces alimentaires.
70 % des hypers et supermarchés proposent du vrac.
Environ 54 références en moyenne en HMSM, allant de 6 références à 396.
600 points de vente sont équipés de boissons en vrac (vins, jus, fontaines à eau) - incluant les magasins spécialisés vrac, magasins spécialisés bio et grandes surfaces alimentaires
40 % des Français achètent en vrac, + 3 points par rapport à 2018
Les fruits oléagineux (noix, amandes, etc.) et fruits secs sont les plus achetés en vrac, respectivement par 58 % et 51 % des Français.