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Les liquides en pleine récession
D’après les chiffres du panéliste IRI, la troisième semaine de confinement a confirmé la tendance négative qui entoure les liquides en grande distribution. Et l’optimisme n’est pas vraiment de mise pour la suite.
Dans l’espoir de jours meilleurs. Ce sentiment enveloppe la France et une bonne partie du monde en cette période de grave crise sanitaire. Il concerne également les liquides en grande distribution, en souffrance depuis le début du confinement, le 17 mars dernier. Si l’ensemble PGC-FLS s’est maintenu à un niveau respectable lors de la première semaine d’avril (+ 5 %) dans un périmètre regroupant les hypers, supers, magasins de proximité et drive, les liquides restent dans le rouge, à - 10 % de chiffre d’affaires par rapport à la même période l’année passée d'après IRI.
Plusieurs éléments expliquent ces difficultés. Le premier résulte du stockage réalisé par un grand nombre de consommateurs avant le confinement. Le segment des boissons sans alcool et des eaux a été particulièrement impacté. La semaine 11, celle du pré-confinement, avait été exceptionnelle. Et elle continue d’avoir un effet négatif sur le rayon aujourd’hui. Malgré tout, sur le total des six dernières semaines, BRSA et eaux verdissent, à + 2 %, alors que l’ensemble des liquides naviguent juste en dessous de la ligne de flottaison (- 1 %). En revanche, la situation des effervescents demeure préoccupante. Si les vins à bulles remontent légèrement la pente, le champagne ne peut pas en dire autant avec une troisième semaine consécutive à des niveaux extrêmement bas. La période de Pâques, propice à l’achat de produits festifs en temps normal, ne devrait pas améliorer son sort... Dans cet univers morose, deux exceptions ressortent. D’abord, la catégorie des bières et cidres, de retour dans le positif, à + 7 %. La baisse de la semaine 13 n’était qu’un épiphénomène. La météo clémente et surtout la fermeture des bars ont une incidence positive sur le rayon. Et cela pourrait durer.
L’autre catégorie qui rayonne est plus inattendue. Il s’agit du rhum qui, sur les six dernières semaines, a augmenté son chiffre d’affaires de + 9 % par rapport à l’an passé. Déjà très bien orientée en temps normal, l’eau-de-vie de canne maintient un solide cap. Le reste des spiritueux ne peut pas en dire autant. L’embellie des semaines 11 et 12 paraît loin pour les anisés par exemple. Et comme pour beaucoup d’alcools, la suite devrait plus ressembler aux deuxième et troisième semaines de confinement. Il semble désormais acquis que les Français consommeront moins d’alcool durant cette période de confinement. Et que pour beaucoup, le budget s’orientera vers les produits essentiels. Les liquides, eux, attendront des jours meilleurs…