Dans un communiqué daté d’hier, les deux caves coopératives de Vacqueyras (les Vignerons de Caractère) et Beaumes-de-Venise (les Vignerons de Balma Venitia) ont annoncé travailler sur un projet de fusion. En décembre dernier, les deux conseils d’administration ont en effet décidé à l’unanimité de travailler sur une nouvelle organisation visant à regrouper à terme les deux entreprises. Une décision qui sera soumise à l’ensemble des producteurs lors d’assemblées générales.

Ces structures coopératives, distantes de cinq kilomètres, sont de tailles sensiblement identiques. Les Vignerons de Balma Venitia regroupent 156 producteurs contre un peu moins d’une centaine pour ceux de Vacqueyras. Le nouvel ensemble représenterait un vignoble de 2 300 ha pour une production de 85 000 hl dont près de 36 000 hl de crus et un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros faisant de ce nouvel ensemble un des acteurs majeurs des crus rhodaniens méridionaux.

Confrontés à une baisse du nombre de producteurs, les deux opérateurs entendent joindre leurs efforts afin de préparer l’avenir et pérenniser les exploitations viticoles situées sur le terroir des Dentelles de Montmirail. « Les capacités de développement seront ainsi démultipliées dans tous les domaines : technique et recherche, commercial, marketing, avec une optimisation des coûts de fonctionnement », indiquent les protagonistes.

Cette intégration totale représente toutefois un virage à 180° pour la cave de Vacqueyras qui a une histoire commune et tumultueuse avec son nouveau partenaire. Pour rappel : la cave de Beaumes de Venise, via sa Sica de commercialisation, a distribué en GMS les vins des Vignerons de Caractère entre 1995 et 2007. Suite à un changement de direction et d’un désaccord stratégique, la cave de Vacqueyras a pris son autonomie avant de rejoindre en 2011 VRT, structure de commercialisation de Vignerons de Rasteau et Tain l’Hermitage.

Du coup, cette fusion pourrait une nouvelle fois redistribuer les cartes au niveau de l’organisation commerciale de ces caves. Et ce changement pourrait en entraîner d’autres comme le laissent sous entendre les deux caves dans leur communiqué : « Ce projet de fusion non exclusif pourrait rassembler à terme d’autres entités partageant les mêmes valeurs et une même vision d’avenir. » Un appel du pied lancé aux coopératives des appellations voisines (gigondas, rasteau, côtes du Rhône sablet…). Ce mariage pourrait bien être le point de départ d’un mouvement de concentration bien plus conséquent dans la Vallée du Rhône. Si le mariage a lieu…