La riposte
Leclerc brandit la menace d’une alliance avec Intermarché
C’est peu dire que Michel-Edouard Leclerc s’est délecté de l’annonce d'une alliance aux achats de Carrefour. Sur son blog, le président de l’ACDlec vient de publier un billet au vitriol sur fond de « coucheries » digne d’une pièce de théâtre de boulevard. Dans le collimateur de MEL, le président sur le départ de Système U, Serge Papin, accusé de penser davantage à sa carrière personnelle qu’à l'intérêt de son groupement, et le PDG du groupe Carrefour, Alexandre Bompard.
Reste que derrière ce ton volontiers sarcastique, Michel-Edouard Leclerc relaie une rumeur qui enfle depuis quelques mois, à savoir l’éventualité d’un rapprochement de Leclerc avec Intermarché. Les hypothèses les plus folles évoquent même l’annonce de ce rabibochage en 2019. Soit 50 ans après la naissance d’Intermarché, fruit justement de la scission avec Leclerc créé vingt ans plus tôt.
Si on décrypte les propos de Michel-Edouard Leclerc, la constitution d’une alliance avec Intermarché serait d’autant plus réalisable qu’elle pèserait autant aux achats que la super-centrale Carrefour-Cora-Système U. Soit 35 % de part de marché dans l’alimentaire.
A moins que Michel-Edouard Leclerc ne brandisse cette menace pour pousser l’Autorité de la concurrence à empêcher l’alliance aux achats entre Carrefour et Système U. Le dossier des contours de ce nouveau partenariat doit être déposé d'ici fin juin.
Ce qu’écrit Michel-Edouard Leclerc :
« Coup sur coup, on apprend la création de nouvelles super-centrales à 35% la part de marché.
Avouons quand même que toutes ces annonces ont des airs de théâtre de boulevard. C’est du Feydeau qu'on nous joue, et du lourd !
J'opterais pour "l'hôtel du libre-échange", avec dans le rôle principal Serge, qui aura réussi à convoler avec presque tout le monde, avant de quitter la scène pour on ne sait quel destin... [on parle de lui pour un ministère de l'alimentation… mais perso, je mise plutôt pour la présidence de Meetic !]
Il faut dire qu'il est bon acteur le Serge !
En mars, invité du Congrès de la FNSEA, il jouait pour Christiane l'apôtre du "petit-commerce-responsable".
Début avril, il tentait de s'incruster dans le nouveau ménage Naouri/Mulliez qui ne semblait pourtant pas avoir réservé la chambre pour 3 !
Au bar de l'hôtel du libre-échange, Cotillard par Naouri délaissé, n'osait le regard lever.
Non loin, dans l'alcôve, le bel Alexandre soupirait d'isolement. Fatigué de ses négo sociales et sirotant son Coca chèrement payé, il balayait anxieusement son Tinder.
Nul ne sait dans quelle pièce se joua la partie, mais ce matin, on publia les bancs de l'union Carrefour-Système U !
A ce stade de la pièce, la critique est perplexe et s'interroge à juste titre : qui joue le rôle du cocu ? Et au fond, ne manque-t-il pas quelques personnages ? A quel moment, Leclerc et Intermarché sortiront-ils du placard ?
A suivre… »